Contrairement à la rupture complète du ligament croisé antérieur où l’indication chirurgicale est souvent claire, la rupture partielle soulève un véritable dilemme thérapeutique. Entre 10 et 30% des lésions du LCA sont partielles, conservant des fibres ligamentaires intactes. Face à cette situation, le rôle du chirurgien orthopédiste est déterminant pour guider le patient vers le meilleur choix thérapeutique.
Évaluer la stabilité résiduelle du genou
La première mission du chirurgien consiste à déterminer précisément la stabilité fonctionnelle du genou. Lors de la consultation, des tests cliniques spécifiques permettent d’évaluer le degré d’instabilité. Un genou stable cliniquement, malgré une lésion partielle visible à l’IRM, peut se passer de chirurgie.
L’IRM révèle l’étendue exacte de la lésion. On distingue les ruptures du faisceau antéro-médial et du faisceau postéro-latéral du LCA. Lorsque plus de 50% des fibres sont rompues, la stabilité est généralement compromise et l’évolution vers une rupture complète devient probable.
Le chirurgien doit également rechercher des lésions associées. Une atteinte méniscale, des lésions cartilagineuses ou une souffrance du ligament collatéral peuvent modifier la stratégie et pencher la balance vers une intervention chirurgicale.
Les critères de décision personnalisés
L’âge du patient est également un facteur décisif. Un sportif de 25 ans pratiquant le football à bon niveau ne recevra pas la même recommandation qu’un patient de 50 ans pratiquant occasionnellement le tennis.
Le type de sport pratiqué influence aussi la décision. Les sports à pivot et changements de direction rapides comme le football, le basketball, le handball ou le ski sollicitent intensément le LCA. Pour ces disciplines, même une rupture partielle peut être insuffisante pour garantir la stabilité nécessaire. À l’inverse, des activités comme la natation, le cyclisme ou la course à pied en ligne droite sont compatibles avec un LCA partiellement rompu.
L’instabilité ressentie au quotidien constitue un critère majeur. Si le patient décrit des dérobements répétés lors d’activités simples comme descendre un escalier ou marcher sur terrain irrégulier, le traitement conservateur a peu de chances de succès.
Le traitement conservateur : une option viable
Lorsque la stabilité clinique est préservée et que le patient accepte une adaptation de son activité sportive, le traitement conservateur peut donner d’excellents résultats. Il repose sur une rééducation intensive visant à renforcer les muscles stabilisateurs du genou, particulièrement les ischio-jambiers et le quadriceps.
Le kinésithérapeute, en collaboration étroite avec le chirurgien, guide le patient à travers des exercices progressifs de stabilisation dynamique. Cette approche peut permettre un retour au sport en trois à six mois, selon les cas.
Quand la chirurgie devient incontournable
Le chirurgien recommandera l’intervention dans plusieurs situations : instabilité persistante malgré une rééducation bien conduite, activité sportive de haut niveau incompatible avec un LCA incompétent, lésions méniscales nécessitant une réparation chirurgicale, ou risque élevé d’évolution vers une rupture complète.
La technique chirurgicale est alors adaptée. Dans certains cas, une augmentation du ligament résiduel par suture ou renforcement peut suffire, évitant une ligamentoplastie complète plus lourde.
À la Clinique du Sport à Paris, nos chirurgiens orthopédistes évaluent chaque rupture partielle du LCA de manière individualisée. Un bilan clinique complet, une analyse de vos objectifs sportifs et une discussion approfondie des options permettent de construire ensemble la stratégie thérapeutique la plus adaptée à votre situation.
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