Rééducation après luxation de l’épaule

Quid de la rééducation dans le cas d’une luxation de l’épaule ? 

La luxation de l’épaule (ou luxation gléno-humérale) est une pathologie fréquente, en particulier chez le sportif. Après une réduction en urgence permettant de remettre l’épaule en place, l’articulation doit être immobilisée environ 3 semaines avec une attelle coude au corps. S’ensuit alors une période de rééducation, indispensable pour stabiliser l’épaule et reprendre ses activités. S’il s’agit d’une luxation récidivante, l’immobilisation pourra être plus courte.

 

L’importance de la rééducation après une luxation de l’épaule 

L’épaule est une articulation très mobile et est donc à tendance instable : c’est celle qui se luxe le plus facilement dans le corps humain. La luxation de l’épaule a une prévalence de 1,7% dans la population. Elle est fréquemment rencontrée chez le sportif, notamment chez les amateurs de judo, ski, tennis et handball.

La  réduction soit réalisée rapidement après le traumatisme. Cette manœuvre permettant de remettre l’épaule à l’endroit doit être réalisée par un praticien expérimenté et suivie d’un contrôle radiologique. Après l’intervention, l’épaule est immobilisée via une écharpe pendant 3 semaines afin d’assurer sa cicatrisation.

Problématique : une épaule luxée a un risque de récidive important. Plus la première luxation survient jeune, plus le risque de récidive est important. Il est donc nécessaire de suivre des séances de rééducation avec un kinésithérapeute pour stabiliser et renforcer l’articulation. D’autres critères comme le terrain hyperlaxe, les lésions associés, le type et niveau sportif devront être étudiés.

Il faut de toute façon faire évaluer son épaule par un spécialiste (chirurgien orthopédique). Un examen clinique est nécessaire et un bilan complémentaire sera le plus souvent prescrit afin de rechercher des complications éventuelles et d’évaluer le risque de récidive. Ce bilan doit être réalisé même s’il s’agit de la première luxation car dans certains cas une chirurgie de stabilisation peut être proposé dès le premier épisode. Tout dépend du terrain (âge, type et niveau sportif) et du risque de récidive notamment.

Le protocole de rééducation après une luxation de l’épaule 

Une fois passée la période d’immobilisation de l’épaule, le protocole de rééducation peut commencer. Le repos seul ne suffit pas : la kinésithérapie est l’un des traitements de référence pour cette pathologie.

En pratique, le kinésithérapeute réalise un premier examen clinique lui permettant d’établir un bilan diagnostic. Cela lui permet de vous proposer le traitement approprié, décomposé en 3 parties :

  • 1ère partie (avant la cicatrisation tissulaire) : mobilisation précoce via des exercices de tonification isométrique des muscles de la coiffe ;
    • Objectifs : soulager les douleurs, éviter l’installation d’une raideur post-traumatique, limiter l’atrophie musculaire et récupérer les amplitudes articulaires.
  • 2ème partie (post-cicatrisation) : travail proprioceptif et fonctionnel et renforcement musculaire via des exercices de stabilisation isométrique et dynamique;
    • Objectifs : améliorer le contrôle neuromusculaire, la force et l’endurance de l’épaule et obtenir une mobilité non-douloureuse.
  • 3ème partie : réathlétisation via des exercices à haute énergie, à grande vitesse, en diagonale et en excentrique ;
    • Objectifs : améliorer la stabilité de l’articulation et recouvrer une endurance, une force et une puissance musculaires correspondant à la demande fonctionnelle.

Ces 3 grandes phases doivent permettre de recouvrer la force, l’endurance et la mobilité complète non-douloureuse de l’épaule. Elles sont ensuite suivies d’un programme d’autorééducation entrecoupé de contrôles par votre kinésithérapeute. Celui-ci vous apprendra divers exercices de mobilisation, d’étirements et de renforcement musculaire pour recouvrer une épaule fonctionnelle, stable et mobile.

Au final, ce sont plusieurs mois de rééducation qui vous permettront d’obtenir de bons résultats. Une période de rééducation à ne pas négliger, sous peine de luxation récidivante de l’épaule.