Prothèse totale de hanche : le déroulement de l’intervention

Les différentes étapes sont : la planification, l’installation, la voie d’abord, l’exposition du cotyle et la mise en place de l’implant du cotyle, l’exposition et la mise en place de la tige fémorale, le testing de la stabilité et de la longueur et la fermeture.

La planification de la prothèse de hanche :

Il s’agit de prévoir la taille et le positionnement de la prothèse en fonction de la morphologie de chaque patient. On reporte des calques sur les radiographies selon des critères précis. Ceci est fait en salle d’opération.

L’installation :

Une fois l’anesthésie réalisée, soit loco régionale soit totale, le patient est placé sur la table d’opération.

Pour une voie d’abord latérale ou postérieure, le patient est placé sur le côté, maintenu par des appuis sur la fesse et le pubis.

Pour une voie antérieure, cela nécessite une table spéciale, dite « orthopédique » pour que le membre opéré soit placé dans une botte pour exercer une traction (Fig1).

Fig 1. Schéma d’une installation d’un patient opéré par voie antérieure pendant l’intervention

La peau du patient est ensuite préparée à plusieurs reprises par des badigeons antiseptiques avant que les aides opératoires mettent en place les champs opératoires qui isolent la zone de la cicatrice.

La voie d’abord :

La hanche est une articulation très profonde dont l’accès nécessite une stratégie d’abord qui a une incidence sur l’installation, les types d’implants utilisés et les suites opératoires. Il existe trois abords principaux : postérieur, latéral et antérieur. Chaque technique a des avantages et des inconvénients.

 Fig 2. Aspect de la tête fémorale exposée par mini abord antérieure

L’exposition du cotyle et implant :

Une fois l’articulation atteinte, on réalise la coupe du col fémorale, soit avant soit après luxation de l’articulation (Fig 2). Cette coupe est très importante car elle détermine la position en hauteur et en avant de la tige qui sera implantée ensuite. On repère les éléments anatomiques du cotyle (arrière fond, bords antérieur et postérieur, trou obturateur). Le reste du cartilage est retiré à l’aide d’une fraise sphérique motorisée de la taille de l’implant planifié. Puis, l’implant définitif est fixé soit avec du ciment soit par impaction dans le bassin.

L’exposition du cotyle et implant :

Il s’agit d’exposer l’extrémité supérieur du fémur qui a été coupé. Des tiges en formes de râpes de taille de croissante sont impactés progressivement dans la cavité du fémur jusqu’à ce qu’une tige soit adaptée parfaitement au calibre du fémur. Ensuite, l’implant définit fémoral est fixé soit avec du ciment, soit par impaction.

L’examen per opératoire de la longueur et de la stabilité de la prothèse ou « testing » :Une fois la hanche est réduite, c’est à dire qu’elle est remboîtée (réduite) avec les implants, on vérifie que la longueur planifiée est bien respectée. Il y a la possibilité à ce moment là d’augmenter ou de réduire cette longueur avec des billes de la tête fémorale de différentes tailles. Ensuite, la stabilité de la hanche est testée en la mobilisant en situation extrême pour vérifier qu’elle ne se luxe pas (flexion rotation interne et extension rotation externe).

La fermeture :

se fait ensuite, après lavage articulaire, par la suture des différents plans ouverts selon la voie d‘abord utilisée.Les soins post opératoires comportent des soins de cicatrice, un traitement anticoagulant, de la rééducation et des visites régulières en consultation.

Docteur Yoann BOHU, Docteur Serge HERMAN. – 1 novembre 2013.